Traitez les besoins psychologiques de vos collaborateurs, ils vous le rendront bien
The Myers-Briggs Company
Le « stress test » des dernières années semble nous mettre d’accord : l’épidémie de Covid-19 a entièrement rebattu les cartes. Les effets de cette crise sur les plans économique, social et psychologique ne sont plus à débattre. La collaboration et les interactions sociales ont aussi été fortement impactées, jusqu’à bousculer en un temps record notre rapport à nous-même et aux autres.
Savoir accepter le monde tel qu’il est et s’y adapter semble essentiel pour tirer son épingle du jeu, tant pour les individus que pour les équipes et les organisations.
Les lignes bougent, les comportements aussi ?
Une crise n’en est pas une si elle ne fait pas bouger les lignes en nous tirant de notre zone de confort et de nos habitudes et automatismes. C’est aussi en cela qu’elle est un vecteur de progrès : elle nous met devant la nécessité d’explorer des chemins et des façons de faire jusqu’alors non envisagés et qui peuvent s’avérer plus adaptés, voire gratifiants dans un monde qui change.
En théorie, beaucoup de choses convergent pour que ce soit ainsi.
Qu’en est-il en réalité ?
Nos comportements changent-ils si naturellement en période de crise ?
L’humain est complexe, non compliqué.
Bien se connaître et comprendre le fonctionnement humain, permet de faire la part des choses.
Cela nous renvoie, entre autres, à notre personnalité, nos caractéristiques singulières, nos atouts différenciateurs, mais aussi aux angles morts et automatismes qui gouvernent nos comportements.
Nous ne voyons pas les choses comme elles sont, nous les voyons comme nous sommes, a écrit Anaïs Nin.
C’est ce qui fait aussi que face à une même situation, nous ne réagissons pas de la même façon. Et pour cause ! Notre personnalité est un ensemble de caractéristiques qui définit notre façon spécifique de nous adapter à notre environnement.
Bien se connaître permet de comprendre :
- pourquoi certains sont à l’aise avec l’ambiguïté alors que d’autres ont besoin de plans d’action clairs – car il ne s’agit pas pour ces derniers d’une simple question de résistance
- pourquoi certains parviennent mieux que d’autres à se projeter sur le long terme, et à mettre à contribution la vision à plus court terme des autres
- en quoi les divergences de fonctionnement peuvent générer des tensions mais aussi des solutions de meilleure qualité, au lieu de considérer que parfois des personnes ne sont simplement pas faites pour s’entendre
- pourquoi le stress n’est pas déclenché et apaisé de la même façon chez chacun, et ne peut donc faire l’objet d’un seul remède face à des modes de fonctionnement différents
En d’autres termes, savoir composer avec sa propre personnalité et comprendre la complémentarité des autres, permet d’en tirer parti plutôt que d’y résister, et de mieux surmonter les défis du quotidien au niveau personnel et collectif.
Aller au-delà des symptômes visibles
Notre personnalité, à l’instar de notre type psychologique, est aussi notre signature personnelle. Notre potentiel. Comme tout potentiel, elle a besoin d’être développée pour nous permettre de devenir une meilleure version de nous-même. Telle une graine qui se développe selon son code génétique propre au gré des conditions environnementales, à condition toutefois que ses besoins essentiels en eau/lumière etc. soient satisfaits.
Le développement de notre personnalité, et donc l’expression de notre plein potentiel dans le travail, est alors indissociable de la satisfaction de nos besoins psychologiques essentiels.
Connaissez-vous vos besoins psychologiques et ceux de vos collègues ?
Les connaître est une condition sine qua non pour les gouverner et ne pas laisser la frustration - conséquence de leur non-satisfaction - enrayer l’expression de notre potentiel par des mécanismes de défense et des comportements improductifs.
Ainsi, nos besoins psychologiques et sociaux, de par leur nature, se satisfont essentiellement au contact des autres. C’est dans les interactions au travail que beaucoup de choses se jouent. Comme un terreau pour la graine, plus il sera riche en éléments minéraux, plus il répondra aux besoins de croissance de la graine et lui permettra de déployer son potentiel. De même, plus les relations de travail seront source de satisfaction pour nos besoins psychologiques d’appartenance, de compétence et d’acceptation, plus elles stimuleront notre potentiel.
Comprendre cette mécanique sous-jacente permet d’agir sur les causes profondes des dysfonctionnements, plutôt que de soulager les symptômes. Chacun peut ainsi prendre de la hauteur pour gérer différemment les situations complexes et les tensions.
C’est ce travail qui aide à recréer de nouvelles habitudes et façons de faire, qui, au fil de renforcements positifs, se feront leur place dans la palette de nos comportements.
Avant de faire le tour du monde, si nous faisions le tour de nous-mêmes ? Nicolas Chamfort