Biais cognitifs : quel impact sur l’efficacité de votre organisation ?

Posté le 03 juillet 2023 par
Melissa Summer, The Myers-Briggs Company

Temps de lecture : 3 min.

Le cerveau reçoit 11 millions d'informations par seconde mais ne peut en traiter que 40 à 50. Un chiffre qui nous rappelle le rôle considérable de notre inconscient. Il n'est donc pas surprenant que face à une telle quantité d'informations à traiter, quelques bugs ou biais cognitifs surviennent.

Nous y sommes tous sujets. Personne n'y échappe. Mais quel est leur impact sur les personnes, les relations et les organisations ?

Parmi les plus courants, pour faire court :

Regardons de plus près ce deuxième point.

Qu’est-ce qu’un biais cognitif ? 

L’autrice et spécialiste de la stratégie DEI (Diversité, Équité, Inclusion) Stacey A. Gordon définit les biais cognitifs comme « des attitudes ou schémas de pensée qui influencent nos opinions, nos actions et notre capacité à prendre des décisions ».

La prise de décision est un des domaines du développement personnel les plus prisés. Mais dans le cadre de DEI, ce concept peut prendre des contours légèrement différents.

La prise de décision est traditionnellement associée au monde des affaires faisant référence à la stratégie, innovation, investissement, performance…

Cependant, la prise de décision couvre des réalités bien plus larges.

Nous prenons des décisions en permanence, tous les jours, en particulier concernant les autres. Ce que nous disons, faisons, acceptons, contestons, etc. est le résultat des décisions que nous prenons.

Pour beaucoup de ces décisions, nous ne sommes pas pleinement conscients des raisons ou de la logique qui les sous-tendent. 

Le rôle de notre inconscient, qui rappelons-le est bombardé de milliards de données dont nous n'avons même pas connaissance, est alors prépondérant. Lorsque nous agissons (ou décidons) rapidement et sans réfléchir, nous sommes à la merci des attitudes ou schémas de pensée dont parle Stacey Gordon.

Vers la prise de décisions de meilleure qualité

De nombreuses études montrent que les organisations où la diversité a trouvé sa place au sein des équipes, prennent de meilleures décisions et sont plus performantes. Ces organisations, ou leurs processus décisionnels, s’appuient sur un plus large panel de points de vue, de compétences et d'expériences. Ce qui favorise des décisions plus éclairées que celles prises par un groupe de personnes qui se comportent et pensent de la même manière. 

Mais par quel chemin peut-on parvenir à des décisions de meilleure qualité ?

La première étape est de prendre conscience de ses modes de fonctionnement.

La connaissance de soi aide non seulement à comprendre nos propres processus cognitifs et la manière dont nous prenons des décisions, mais aussi la manière dont les autres prennent leurs décisions (souvenez-vous des différentes réactions face au changement évoquées dans l’article Qui sont les réfractaires au changement ?).

Le modèle MBTI décrit les différents modes de fonctionnements en situation de décision et aide à améliorer le processus décisionnel en apportant un cadre qui permet à tout un chacun d’intégrer ces différents modes dans sa prise de décision, et ce de manière systématique. 

En somme, il aide à prendre un peu de recul. 

Lorsque nous savons que des points de vue différents de notre propre style existent, nous pouvons faire en sorte de les inclure consciemment. La connaissance de soi nous permet d'aborder la décision avec plus de rigueur, que ces décisions soient grandes ou petites.

Ces « petites » décisions, ce sont celles que nous ne reconnaissons pas toujours comme telles : ces nombreux arbitrages inconscients que nous faisons au quotidien. Ces décisions où nos préjugés non-contrôlés se transforment facilement en erreurs systémiques. 

Ralentir pour stimuler la diversité de pensée

Notre inconscient nous aide à prendre des décisions rapides. Pour contrôler cet élan, même si l’on ne connaît pas encore tous les rouages de la prise de décision, on peut par exemple se donner le temps de la réflexion. 

Prenez consciemment le temps d’imaginer les points de vue différents du vôtre et qui peuvent vous être utiles. Faites une pause pour questionner le bien-fondé de vos actions et vos sentiments, en particulier à l'égard des autres. Prenez l'habitude de vous demander « Pourquoi ? » et d’interroger vos pensées et présuppositions.

Pour résumer

Souvenons-nous :

  1. D’accepter que notre perception est biaisée et que personne n’y échappe. La prise de conscience peut être le premier pas vers l’action.
  2. De prendre conscience de sa propre façon de prendre des décisions. Le modèle Z utilisé dans l’approche MBTI offre une structure pour développer la diversité de pensée.
  3. De développer l’inclusion afin que des profils plus diversifiés prennent part aux décisions.
Un processus de prise de décision plus pondéré, fondé sur la connaissance de soi, n’éliminera pas tous les biais cognitifs. Mais peut constituer un bon point de départ pour prendre de la hauteur et gagner en efficacité.

 

Aller plus loin :

 

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