L’approche MBTI : "Il vaut mieux être complet que parfait"

Posté le 10 novembre 2022 par
Fabrice Mézières, Consultant associé The Myers-Briggs Company

L’outil MBTI® est connu, reconnu… et parfois méconnu. Il aide les équipes et les individus à mieux se connaître et à mieux comprendre les autres dans leurs différences et leurs complémentarités. Pour cela, il ne mesure pas les comportements ou compétences mais les préférences de personnalité. La découverte de soi passe par une démarche simple, rigoureuse et éprouvée. 

Revisitons ensemble les fondamentaux pour comprendre le potentiel de cet outil, aux niveaux individuel et collectif !

Mesurer la personnalité, quelle idée ! 

La psychométrie est la science de la mesure des caractéristiques psychologiques des individus. Face à la complexité de chaque personnalité, cette science invite à la rigueur et à l’objectivité : il s’agit de rendre tangible l’intangible.

Dans le monde de la psychométrie, l’indicateur MBTI est un outil singulier car « autodiagnostique ». Le questionnaire [1] aide à l’identification par chaque individu de son type psychologique puis un entretien structuré avec un professionnel certifié permet la validation définitive.

L’indicateur MBTI mesure les préférences de personnalité : les tendances naturelles d’un individu à se comporter d’une manière ou d’une autre. En ce sens, il est très différent d’outils basés sur les traits de personnalité, qui comparent un individu à une population de référence (par exemple, les Français de 18 à 65 ans), pour dire si son comportement est plus ou moins prononcé par rapport à la moyenne des personnes de cette population (en savoir plus sur la construction et la validité psychométrique du questionnaire MBTI).

Mais concrètement, qu’est-ce qu’une préférence, au sens MBTI ?

Chaussettes extravangantes

Des préférences de personnalité… pas toujours préférées !

La notion de préférence de personnalité nous vient de Carl Gustav Jung, c’est le concept fondamental, la pierre angulaire du modèle MBTI. Pour mieux la comprendre, on fait souvent référence à notre main préférée, notre pied d’appel ou encore notre œil directeur. Cette latéralité du corps humain s’applique aussi à la personnalité, dans nos modes de fonctionnement préférés : par exemple, notre façon de recueillir des informations et de prendre des décisions.

Ainsi, les préférences de personnalité sont innées (si je suis droitier, je ne vais pas devenir gaucher demain matin, et inversement) et n’ont pas d’intensité (cela n’a aucun sens de dire que l’on est très droitier ou très gaucher). La préférence de personnalité n’est pas ce que l’on préfère être, mais bien ce que l’on est fondamentalement.

Les préférences ne donnent aucune information sur les compétences mais indiquent une zone de confort… et en miroir une zone d’effort, qui peut devenir une zone de stress, de façon prolongée. Les préférences décrivent ainsi notre style naturel pour communiquer, gérer le changement ou s’organiser par exemple. Chacun peut aussi explorer sa zone d’effort et développer plus d’aisance et de dextérité au quotidien, avec de l’entraînement. L’équilibre entre l’utilisation des préférences et des non-préférences est essentiel pour ne pas s’épuiser !

En synthèse, la préférence au sens de l’approche MBTI est « un automatisme qui s’enclenche dans une situation sans contrainte » : c’est ce que l’on reconnaît comme naturel, ce qui énergise une personne et définit sa meilleure contribution, une façon de faire qui ne demande pas d’effort ! Mais alors, comment aider des individus et des équipes à déterminer leurs préférences MBTI ?

Aller à la chasse aux biais

En effet, connaître ses préférences de personnalité n’est pas toujours évident. Entre effet Barnum, désirabilité sociale, apprentissages acquis, stratégies d’adaptation conscientes et inconscientes : autant de parasites, d’interférences qui peuvent brouiller les pistes.

Le questionnaire MBTI favorise une prise de recul, comme une photo de bonne qualité. L’entretien de découverte – individuel ou collectif – le complète en permettant de corriger les biais éventuels liés à notre état au moment de la passation du questionnaire. La faible connaissance de soi est aussi un biais, amenant à répondre au questionnaire ce que l'on aimerait être ou ce que l’on a appris à être, plutôt que ce que l'on est fondamentalement. L’échange en entretien permet de départager.
L’entretien de découverte est ainsi le point de départ de tout un voyage.

Les praticiens MBTI aident chacun à raconter son histoire, adaptée à qui il est fondamentalement, avec ses modes de fonctionnement. Comme des œnologues experts qui parlent d’un bon vin, praticien et bénéficiaire pourront évoquer ensemble l’évolution de la personnalité de ce dernier dans le temps, et l’épanouissement de ses notes les plus subtiles qui sait ?

La puissance de l’évidence

Cet accompagnement adapté déclenche souvent chez les participants aux ateliers et formations MBTI cette évidence, cet « Eureka, c’est bien moi », avec mes forces et mes points de vigilance, mes facilités et mes vulnérabilités.

C’est une des singularités de l'outil MBTI : il donne un mode d’emploi pour toute la vie. On peut alors se l’approprier année après année, en apprenant à connaître de mieux en mieux sa zone de confort – qui est source d’énergie – et en appliquant la « formule » proposée par Carl Gustav Jung selon laquelle « Il vaut mieux être complet que parfait » pour aller vers plus de complétude, consolider l’estime de soi, développer la confiance en soi et tendre vers une juste affirmation de soi.

L’approche MBTI apporte ainsi des points de repère solides et des éléments de vocabulaire tout en nuance pour mettre des mots sur l’identité.

Un investissement pour la vie

Le questionnaire MBTI est un outil singulier… qui facilite la rencontre de personnalités plurielles, en cultivant l’art de la nuance, sans céder à la tentation de l’ultracrépidarianisme [2].

En synthèse, quelques clés pour encore mieux se connaitre avec l’approche MBTI


Notes : 
[1] On parle bien de questionnaire et non de « test » car il n’y a pas de mauvaise réponse possible avec le questionnaire MBTI, le terme « test » peut contribuer à orienter les réponses, consciemment ou inconsciemment. 
[2] L'ultracrépidarianisme, l'art de parler de ce qu'on ne connaît pas, Etienne Klein

 

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