L’heure d’émanciper les relations humaines

Nous avons vécu ces derniers mois un « stress test » aussi inattendu que décoiffant, qui fait resurgir des questionnements très personnels et curieusement plus que jamais communément partagés : de sens pour les collaborateurs, d’utilité pour les managers, d’humilité pour les dirigeants et d’identité pour tous.

Une chose avec laquelle tout le monde semble être d’accord est qu’il y aura un avant et un après COVID-19. Est-ce un constat, une clairvoyance, un souhait profond ou une angoisse personnelle ?

Selon un sondage Ifop sur la « Perception et attentes des salariés pour l'après confinement », 74% des collaborateurs disent appréhender maintenant différemment leur travail et sa finalité.

À l'heure où les jours du management pyramidal sont comptés, comment, après des mois éprouvants, réembarquer ses équipes dans un environnent fragile et empreint d’inconnues ?
Cette crise ne nous met-elle pas devant la nécessité impérieuse d’émanciper les relations humaines en aidant chacun à s’affranchir de la servitude de l’incompréhension et des préjugés, qui cultivent le jugement plutôt que la tolérance, le rejet plutôt que l’acceptation ?

Cela ne permettrait-il pas aux « boulets du service » et aux « petits chefs » d’oser avouer qu’ils essayent mais ne savent pas comment faire, voire de se rendre compte qu’ils perdent leur temps à occulter leurs vrais talents en s’entêtant à faire le poisson rouge d’Einstein qui tente de grimper à un arbre ? Résisteront-ils à la possibilité de retrouver la motivation et le plaisir de faire ? A aller explorer leur vocation et laisser la place à ceux qui pourrait y trouver la leur ?

Qu’allez-vous proposer alors à vos collaborateurs pour répondre à leurs attentes de fond au-delà des symptômes visibles, tel le désamour du bureau et le télétravail plébiscité ? Qu’allez-vous proposer pour que chacun lâche ses mécanismes de défenses au profit de ses talents au service de la société ?
Une meilleure connaissance de soi et compréhension des autres ne permettraient-elles pas aux collaborateurs, managers et aux professionnels RH, d’arrêter le cercle vicieux des bonnes solutions aux mauvais problèmes pour s’attaquer directement à leur racine plutôt que de traiter les symptômes ? 

Faire ce chemin tout en affrontant les conséquences de la crise fera sans doute appel aux soft skills de tous - ceux des collaborateurs, des managers et des professionnels RH - ainsi qu’à notre capacité à rafraichir les codes managériaux et à regarder avec finesse l’humain et ses besoins (quelle est la singularité de chacun, quels sont nos modes de fonctionnement en situation de stress, comment nous réagissons face aux conflits…) pour faire bouger les lignes et construire le monde d’après.

 

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